La Visite au Louvre au Chapitre III de L’AssommoirCet extrait du chapitre III de L’Assommoir appartient de droit aux Ecrits sur l’art d’Emile Zola. On y lit, en creux, l’écho de son combat pour Manet – dont « la place est marquée au Louvre » -, son goût pour les Vénitiens et les Hollandais, son admiration pour les peintres de la Renaissance qui disqualifient d’avance les partis-pris du jury du Salon contre les « Refusés » de 1863 et contre les impressionnistes des années 70. On y entend l’écho des Salons (entre autres celui de 1874), son affirmation de la supériorité du style sur le « sujet », son souci d’une démocratisation de l’art. Le défilé des œuvres sans titre de cette vidéo mettra peut-être parfois le spectateur dans la position des déshérités en visite au Louvre. Nous l’avons voulu ainsi… A l’exception des toiles exposées dans le Salon Carré, dont on connaît l’accrochage grâce à un tableau de Giuseppe Castiglione, Le Salon Carré en 1861, et à celui de K. Lucjan Przepiorski, Le Salon Carré au Louvre, peint en 1875, exposé au Salon de 1876 (puis à l’Exposition universelle de 1878), il n’est pas possible de localiser avec certitude les toiles que sont censés regarder Gervaise et les noceurs en parcourant la Galerie française ou la Grande Galerie. Nous avons simplement vérifié qu’elles étaient bien présentes au Louvre à la date de la rédaction de L’Assommoir ; car si Zola pouvait voir La Liberté guidant le peuple de Delacroix dans la Galerie française en 1876, ses personnages, eux, sous le Second Empire, ne le pouvaient pas ; la toile, entrée au Louvre en 1874, étant l’une des œuvres majeures de son imaginaire, nous avons choisi néanmoins de la montrer dans cette visite au Louvre. Ce chapitre de L’Assommoir, inspiré de la peinture, a inspiré, en retour, bien des peintres : c’est pourquoi nous avons choisi d’illustrer le récit de Zola avec des œuvres ultérieures, datant des années 80 voire du tout début du XX° siècle : on reconnaîtra, entre autres, Marie Cassatt au Louvre, de Degas (1880), Le Salon Carré au Louvre vers 1880 d’Alexandre Brun (1880), Vue de la salle Duchâtel et du salon carré au Louvre, une toile anonyme de 1910, La Salle Rubens au Musée du Louvre de Béroud (1904), La Salle des Sept Cheminées au Louvre vue de la Salle des Bijoux (1909), etc. |
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Le Salon de 1874 vu par Emile ZolaUne nouvelle manière de lire les Ecrits sur l’art d’Emile Zola ! Pour la première fois, vous pourrez mettre des images sur les oeuvres qu’il éreinte – comme les toiles de Cabanel, de Gérome ou de Bouguereau, les célébrités de l’académisme alors adulées de la critique et du public – et sur celles qu’il a défendues contre le « zèle imbécile de la foule » ! Pour en savoir plus, vous pouvez, bien sûr, retrouver non seulement le texte annoté de cet article du Sémaphore de Marseille sur le Salon de 1874 Tous les tableaux présents dans la vidéo, à de rares exceptions près, étaient bel et bien visibles au Salon : les photos prises à l’occasion par les Archives nationales, les catalogues officiels, les descriptions d’autres critiques, les caricatures permettent de les identifier en toute certitude malgré la volatilité des titres et les approximations de certaines publications.
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1876 : Zola commente Manet et les impressionnistesZola a écrit ce texte extrait de Deux Expositions au mois de mai, en 1876, alors que Manet venait d’être refusé au Salon officiel et tandis que les impressionnistes exposaient rue Le Peletier, en marge dudit Salon. Ils avaient juré, quant à eux, de refuser les diktats de l’Académie des Beaux-Arts auxquels, bon gré mal gré, se soumettait Manet. Deux stratégies diamétralement opposées mais une esthétique commune dont Zola explique magistralement les principes. On découvrira ici, outre une sélection de toiles présentées en 1874, lors de la première Exposition impressionniste, et, en 1876, lors de la Deuxième Exposition impressionniste (la première à se revendiquer, explicitement, comme telle), un certain nombre d’œuvres illustrant au plus près ce texte magnifique. |
1876 : Zola commente la deuxième exposition impressionnisteAprès avoir exposé les principes de la peinture de Manet et de ses émules, Zola guide le lecteur des Lettres de Paris au cœur de l’exposition impressionniste de 1876. Négligeant les « petits impressionnistes », aujourd’hui tombés dans l’oubli (à l’exception de Béliard), il choisit d’emblée les maîtres : Caillebotte, Degas, Monet, Berthe Morisot, Pissarro, Renoir, Sisley. Contre toute attente, on ne sait pas encore en toute certitude quelles étaient les œuvres que ceux-ci présentaient au public. Les titres du catalogue sont loin, en effet, de toujours coïncider avec les titres donnés aujourd’hui et plusieurs musées revendiquent parfois la possession du chef-d’œuvre authentique présent à la Galerie Le Peletier ce printemps-là ! C’est en lisant la presse de l’époque (et, singulièrement, la presse la plus hostile aux impressionnistes) qu’on parvient à identifier tel ou tel tableau sans contestation possible mais cette identification reste souvent une gageure. C’est pourquoi nous indiquons le titre originel du tableau, la date de sa création et le numéro du catalogue suivi d’un point d’interrogation lorsque plusieurs œuvres semblent correspondre au titre du livret. Une fois encore, le texte de Zola rayonne d’intelligence et la sûreté de son goût a de quoi nous étonner et nous ravir encore aujourd’hui.
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En 1877, la troisième exposition impressionniste, avec 18 artistes et 241 œuvres inscrites au catalogue, témoigne de la vitalité et de la créativité du mouvement. Zola lui consacre un texte enthousiaste. Après avoir rappelé les circonstances de la première exposition (1874), il dégage ce qui donne aux impressionnistes une « parenté de vision » avant de se consacrer au « tempérament » individuel des plus grands d’entre eux : Monet, « la personnalité la plus accentuée du groupe », avec ses « intérieurs de gare superbes » ; Cézanne, « le plus grand coloriste du groupe », « un très grand peintre » dont les toiles font « sourire les bourgeois » ; Renoir, dont le sens de la vie éclate dans le Bal au Moulin de la Galette et les « charmants » portraits de femmes ; Berthe Morisot, dont les belles à leur toilette sont « de véritables perles » ; Degas, avec ses « danseuses prodigieuses surprises dans leur élan » et ses « cafés-concerts d’une vérité étonnante » ; Pissarro et Sisley, « deux paysagistes du plus grand talent » et enfin Caillebotte, « un jeune peintre du plus beau courage qui n’hésite pas devant les sujets modernes grandeur nature ». Zola prophétise enfin le triomphe de l’esthétique impressionniste sur les « Salons officiels eux-mêmes », une influence dont témoigneront bientôt en effet les œuvres de Gervex, Bastien-Lepage ou Léon Lhermitte… On verra d’abord, au fil de la vidéo, un aperçu des œuvres des artistes peu connus qui exposaient en 1877 auprès des maîtres de l’impressionnisme, puis un rappel des expositions de 1874 et de 1876, une sélection de toiles représentatives de la « révolution » impressionniste et enfin un grand nombre des toiles exposées dans la Galerie Lepeltier en 1877. Nous les donnons sous les titres et les numéros figurant au catalogue. Il est parfois différent du titre définitivement retenu (le « Pont de L’Europe » de Monet se nommait originellement le « Pont de Rome »). Lorsque plusieurs toiles peuvent correspondre à l’œuvre effectivement exposée, nous faisons suivre le numéro du catalogue d’un point d’interrogation. |
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L’école française de peinture à l’Exposition universelle de 1878 : 1 – réalistes et académistesVous découvrirez ici une superbe évocation des « réalistes », de Courbet aux paysagistes qui, après la mort d’Ingres et de Delacroix, ont ouvert la voie à la révolution esthétique de l’impressionnisme : Corot, Daubigny, Chintreuil (Millet n’était pas représenté à l’Exposition). Plutôt que de commenter les toiles visibles à l’Exposition universelle de 1878, Zola analyse les œuvres dont il garde le souvenir et démontre, à cette occasion, sa parfaite connaissance de la peinture. En contrepoint de cette célébration des morts de génie, vous assisterez à l’exécution en règle des académistes qui règnent sans partage sur le goût dominant : Cabanel, Gérôme, Bouguereau et leurs émules…. La deuxième partie du compte rendu de Zola sera consacrée aux nouveaux « talents » nés au sein de l’Ecole ; les impressionnistes – dont il trouvera le moyen de parler en conclusion -, étaient bien évidemment absents de l’Exposition… mais, polémiste hors-pair, Zola a fait autant pour Manet et pour les impressionnistes en ruinant la légitimité des maîtres de l’Ecole qu’en faisant l’éloge des peintres qu’il aime. |
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L’école française de peinture à l’Exposition universelle de 1878 : 2 – les talentsAprès avoir instruit le procès des académistes (vidéo précédente), Zola se penche sur les « talents » fidèles aux préceptes de l’Ecole des Beaux-Arts : Léon Bonnat, Carolus Duran, Jean-Jacques Henner, Théodule Ribot, Antoine Vollon, Jules Breton, Ernest Hébert, Jean-Baptiste Isabey, Jean-Paul Laurens. Ce faisant, il démontre, encore une fois, la sûreté de son goût et sa connaissance approfondie des peintres dont il commente les toiles, non seulement celles qu’il a vues à l’Exposition internationale de 1878, mais encore celles dont il a gardé le souvenir et celles dont s’inspirent secrètement les élèves de l’Ecole. Nous distinguons les unes des autres par un astérisque (pour les toiles absentes de l’Exposition) et par le numéro du catalogue pour celles qui figuraient à l’Exposition. Au fil du texte, Zola évoque les « génies » – Ingres, Courbet et Delacroix -, dont les nouveaux-venus ne sont que de piètres émules. |
L’école française de peinture à l’Exposition universelle de 1878 : 3 – Meissonier et ses émulesErnest Meissonier est « le dieu de la bourgeoisie », déplore Zola : « membre de l’Académie, commandeur de la Légion d’honneur, comblé de prix, […] il vend ses tableaux […] au poids de l’or », « tandis que les artistes vraiment originaux trouvent trop de difficulté à se faire un nom ». Maître des sujets anecdotiques et historiques, qu’il peint sur des toiles grandes « comme la main », Meissonier est imité par des centaines d’artistes à une époque où la bourgeoisie veut de « tout petits tableaux » pour orner les murs de ses salons exigus. Son succès illustre pour Zola « la perversion du goût populaire », flatté « dans ses instincts les plus enfantins » tandis que les impressionnistes, régulièrement chassés du Salon, sont l’objet de la dérision universelle… |
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1878 l’école française de peinture vue par Zola 4 – l’offensive symboliste et le défi impressionnisteZola aborde maintenant la question du paysage ; il oppose Corot, Daubigny et autres précurseurs de l’impressionnisme aux tenants du paysage historique, Paul Flandrin et Curzon. Devant l’inéluctable victoire des premiers, il constate l’offensive symboliste de Gustave Moreau, mise en échec par l’impressionnisme dont il annonce le triomphe. Comme toujours, il fait preuve d’une parfaite connaissance des peintres dont il analyse non seulement les toiles présentes à l’exposition mais encore celles qui en sont absentes ; il trouve le moyen de promouvoir l’impressionnisme alors même qu’il est exclu du Salon – l’exposition officielle annuelle des Beaux Arts – et plus encore, évidemment, de cet événement solennel qu’est l’Exposition Internationale de 1878. Ici s’achève le long compte rendu que Zola fait de la situation de l’école de peinture à l’Exposition Universelle de 1878. |
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1879 | Bientôt en ligne |
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Le Naturalisme au Salon (1880) : 1 – la bataille impressionnisteUne formidable analyse de la bataille impressionniste par Emile Zola ! Après avoir expliqué en détail les règles du jury du Salon de 1880, Zola revient sur les expositions indépendantes organisées par les « refusés » depuis 1874. A cette occasion, il évoque non seulement les toiles qu’on avait pu voir lors de ces expositions mais il commente plus encore l’esthétique impressionniste dans son ensemble. Nous avons choisi de montrer, ici, outre quelques-unes des œuvres les plus célèbres de Monet, Degas, Renoir ou Caillebotte, des toiles moins connues de Pissarro, Sisley, Guillaumin, Berthe Morisot, Mary Cassatt et même quelques exemples de celles de petits impressionnistes aujourd’hui oubliés. |
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Le Naturalisme au Salon (1880) : 2 – l’influence impressionnisteIl est des lieux communs qui ont la vie dure : pour bien des critiques contemporains, Zola n’aurait rien compris à l’art de son temps, il aurait été aveugle à la modernité et aurait préféré les bergerades de Jules-Bastien Lepage aux audaces des impressionnistes. C’est lui faire un mauvais procès ! Il faut lire Le Naturalisme au Salon de 1880 dans son intégralité pour lui rendre justice ; en véritable historien de l’art, Zola analyse une évolution : loin d’encenser Bastien-Lepage, il constate seulement que son « impressionnisme corrigé, adouci, mis à la portée de la foule » emporte l’adhésion du public et de la critique ; or, ajoute-t-il, « les véritables maîtres n’ont jamais été accueillis avec cet enthousiasme facile ; au contraire, tous les maîtres ont commencé par être lapidés »… Reste que le triomphe de Bastien-Lepage, de Gervex et de quelques autres au Salon témoigne pour lui d’une transformation du goût qui annonce la victoire prochaine de Manet et des impressionnistes authentiques sur l’académisme, une victoire qu’il annonçait déjà en 1866, à l’âge de 26 ans ! Pour la première fois, on verra ici toutes les toiles présentes au Salon de 1880 que commente explicitement Zola ; on y verra aussi les toiles antérieures dont il parle ou celles qu’il ne nomme pas explicitement mais qui peuvent éclairer sa démonstration ; on verra par exemple comment Béraud, qui présentait Le Bal public au Salon de 1880 affadit Le Bal au Moulin de la Galette de Renoir, comment Dans la Prairie d’Auguste Allongé plagie les toiles de Monet ou comment un portrait bourgeois de Georges-Jules Bertrand s’inspire secrètement des Femmes à l’ombrelle » de Renoir… Bref, il faut lire et relire Zola dans le texte et par l’image pour rendre justice à son extraordinaire lucidité d’historien et de critique d’art. |
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Le Naturalisme au Salon (1880) : 3 – l’académisme en dérouteZola n’a pas seulement milité en faveur de Manet et des impressionnistes par l’éloge et l’analyse critique de leurs oeuvres. Il a aussi mobilisé tous ses talents de polémiste pour délégitimer le règne des professeurs de l’Ecole des Beaux-Arts sur le champ de la production artistique. Il se livre ici à une exécution en règle de Cabanel et des académistes. A ne pas manquer : une superbe analyse d’une toile de Guillemet, Le Vieux Quai de Bercy. |