Stevens (Alfred)1823 – 1906

Zola ne mentionne le Belge Alfred Stevens que dans Peinture, en 1896. Ami de Manet (avec lequel il partagea le modèle Victorine Meurent) et de Berthe Morisot, élève d’Ingres, grand admirateur de Courbet, de Delacroix et de Géricault, Alfred Stevens a d’abord peint des scènes de genre plus ou moins misérabilistes comme Ce qu’on appelle le vagabondage, qui déclencha les foudres de Nieuwerkerke à l’Exposition Universelle de 1855.

Ce qu’on appelle le vagabondage

Il s’orienta ensuite vers le portrait des élégantes de son temps qui firent sensation au Salon de 1861. Il est reçu au Salon de peinture de 1863 alors que Whistler, qu’il a rencontré l’année précédente à Londres et qui partage son enthousiasme pour les estampes japonaises, doit se contenter d’exposer sa Jeune Fille en blanc au Salon des Refusés.

Avec son frère Joseph Stevens, marchand d’art, Alfred Stevens fait de son mieux pour introduire les peintres français, en particulier les peintres de l’Ecole de Barbizon, en Belgique. Après avoir fait l’éloge du Déjeuner sur l’herbe sous le pseudonyme de J. Graham dans le Figaro, il encourage Manet à présenter son Port de Boulogne au Salon des Beaux-Arts de Bruxelles en 1869.

Manet Le Port de Boulogne

Ami de Bazille, il fréquente le Café Guerbois. C’est par son intermédiaire que Manet rencontrera Duran-Ruel.

Présent à l’Exposition Universelle de 1867 avec 18 toiles, il obtient une médaille d’or et est élevé au grade d’officier de la Légion d’Honneur. Comblé d’honneurs, il a le soutien de la Princesse Mathilde et de la Princesse de Metternich, ce qui ne l’empêchera pas de combattre dans La Garde Nationale en 1870.

La Parisienne japonaise, 1872

Dans les années 80, il abandonne le style léché qu’il doit à l’enseignement d’Ingres pour un style impressionniste inspiré de Jongkind, de Boudin, voire de Berthe Morisot et fonde une école de peinture pour femmes à laquelle participera Sarah Bernhardt. Son atelier abritera le théâtre d’ombres d’Henri Rivière et le cabaret du Chat Noir en 1885. Il sera le premier peintre à jouir d’une exposition individuelle de son vivant à L’Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1900.

 

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