Heureusement, l’Académie exerce chez nous une influence fort restreinte. La plupart de nos artistes vivent en dehors d’elle et n’y perdent rien. On peut même dire que les génies défunts trouvent de dignes successeurs exclusivement dans les rangs des artistes indépendants. Ceux-ci font honneur à la peinture, même après Delacroix et Courbet.
Je parlerai en premier lieu de Bonnat (1). Actuellement, c’est lui qui est en réalité le plus puissant et le plus solide de nos peintres. Il n’a pas moins de dix-sept tableaux à l’exposition.
Mme Pasca, 1874
Tout comme Cabanel, il fait des portraits qui se vendent très cher; seulement il peint ordinairement des bourgeoises et non des duchesses, et c’est déjà un indice du caractère de son talent. Le portrait de la Pasca, qui fit son apparition au Salon de 1875, est une très belle chose. Je reconnais, d’ailleurs, que je préfère les portraits de Bonnat à ses autres tableaux. Ainsi son Barbier nègre à Suez, en train de raser un autre nègre qui est assis par terre, rappelle les compositions de Gérome.
Bonnat, Scherzo et Tenerezza
Quant à ses scènes italiennes, Scherzo et Tenerezza, toutes ces femmes et enfants qui s’ébattent, c’est un truc qui me paraît usé jusqu’à la corde. On a fait un tel abus d’Italiens et d’Italiennes qu’une fureur muette me prend à la vue de ces éternels chiens rouges, de cet éternel bout d’étoffe enroulé autour de la tête. Bonnat a quelques tableaux à l’exposition extraordinaire de la Ville de Paris. Ce sont des compositions décoratives qui ornent la salle d’audience du palais de Justice. Comme tout ce qui procède du pinceau de cet artiste, elles font preuve d’une grande simplicité de composition et d’une technique solide.
Ne pouvant analyser en détail tous les dix-sept tableaux de Bonnat, je me contenterai de porter un jugement d’ensemble sur son talent. Comme je l’ai déjà dit, depuis Courbet nous n’avons pas de travailleur plus robuste que Bonnat. Seulement il manque d’élégance, on surprend parfois chez lui des tons bitumineux, cadavéreux ou crayeux. Son pinceau déforme la nature. Ses confrères qui le jalousent le qualifient grossièrement et injustement de maçon. Ce mot peint son style, qui est reconnaissable entre mille. De loin il ne frappe pas autant que de près. C’est un homme jeune encore, d’ailleurs et qui perfectionne chaque année sa manière.
Abandonnant ses Italiennes agaçantes, il est passé au Christ qui orne la salle d’audience, et qui est une des oeuvres les plus réussies de notre école dans ces dix dernières années. C’est un talent puissant qui se développe.
Je passe à Carolus-Duran (2), et là c’est une tout autre histoire. Peu d’artistes ont eu autant de chance que lui. Le succès est venu le couronner dès ses premiers tableaux, un succès bruyant et toujours accru. Il s’est drapé dans des prétentions de grand coloriste, de novateur hardi, qui pousse la hardiesse juste assez loin pour intriguer le public. Il appartient à cette race d’heureux tempéraments, qui paraissent sur le point de tout bouleverser de fond en comble, mais qui en réalité se conduisent fort raisonnablement ; on les compte parmi les novateurs, mais on les aime beaucoup parce qu’au fond ils ne heurtent aucune des idées reçues. Passer pour original tout en ne l’étant pas, c’est le comble de la réussite ! Le public s’exclame : Dieu soit loué, voici un artiste audacieux et individuel, mais n’empêche, nous le comprenons. Voici une originalité qui nous va ! Et rien ne nuit tant aux véritables artistes originaux comme cette fausse originalité, car le public se persuade qu’on peut être un Eugène Delacroix sans renoncer aux gentillesses de M. Bouguereau (3).
Remarquez que Carolus-Duran est un peintre très habile. Comme cela arrive souvent, il a su emprunter à des artistes plus originaux que lui mais dont la foule se gausse, un grain de nouveauté, et il a déployé toute son ingéniosité pour faire agréer à la foule cette nouveauté, en la présentant dans un cadre si somptueux que les bourgeois les plus méfiants ne la reconnaissent plus et la portent aux nues. Je pourrais nommer les peintres que Duran plagie. Mais, je le redis, il tire de leurs thèmes des airs de bravoure, entame des roulades, et noie la vérité qu’ils apportent sous toutes sortes d’enjolivements. Et le public, interdit, ravi, séduit par le talent du virtuose, éclate en applaudissements frénétiques, sans se douter que s’il a du talent, il manque de génie.
Il serait cependant injuste de ne pas reconnaître que Carolus-Duran sait très bien peindre. Je ne m’en prends qu’à sa fausse originalité. Il réussit particulièrement bien les objets inanimés, les étoffes. Dans ses portraits de femmes, les robes sont peintes à merveille et tous les accessoires sont également très bien faits. Les corps le sont déjà beaucoup moins ; ils sont durs et en quelque sorte brillants, comme si un mannequin de carton ou de bois se cachait dessous. Mais au premier coup d’œil ses œuvres sont éblouissantes et elles enivrent le spectateur, malgré le chic qu’on y pressent. Le pire, c’est que ces œuvres vieillissent rapidement.
J’insiste surtout sur ce point, car il m’a frappé. Ayant revu au Champ-de-Mars les tableaux de Carolus-Duran que je connaissais déjà pour les avoir vus à plusieurs Salons, j’ai été étonné (4). Sont-ce les mêmes œuvres ? Je me souvenais d’un vrai feu d’artifice et j’avais devant moi des tableaux éteints, fanés, comme si déjà la poussière des siècles se fût accumulée sur eux. Le fait est maintenant hors de doute pour moi. Certains tableaux, comme par exemple ceux de Carolus-Duran, en sortant de l’atelier jouissent d’une fraîcheur particulière que l’on appelle chez nous « la beauté du diable ». Mais bientôt la vivacité des couleurs se fane, la beauté s’évapore et en peu d’années la courte jeunesse de l’œuvre s’en va et les rides de la vieillesse apparaissent. Le talent de Carolus-Duran étincelle comme le verre et il est fragile comme le verre.
Le dépérissement rapide de certaines œuvres après un brillant début me frappe d’autant plus que j’ai souvent éprouvé le contraire. Il existe des tableaux qui ont l’air mal léchés et disgracieux à leur sortie de l’atelier. Ils n’ont pas l’éclat de la poupée toute fraîche peinte. Mais voici qu’après quelques années vous retournez les voir, et vous demeurez saisi de leur jeunesse intacte. Ils ont gagné en beauté, ils sont tout vivants et sont devenus plus frappants, plus expressifs. Chaque année qui s’écoule leur ajoute un nouveau charme.
Ils sont immortels, alors que les autres, ceux qui ne durent qu’un printemps, ont tout à fait fané. Cela est juste, à mon avis. Un succès fondé sur l’engouement du jour est éphémère. Il faut conquérir le public de haute lutte pour qu’ il vous reste acquis ; il faut ne pas avoir peur de la vie et de ses aspérités, afin de vivre éternellement.
Carolus-Duran, L’Enfant bleu
Le cri général au Champ-de-Mars, c’est que les toiles de Carolus-Duran ont pâli. Je prends en exemple L’Enfant bleu, portrait d’un enfant habillé en bleu et se détachant sur un fond bleu. Les ombres se sont éclaircies et les parties lumineuses ont noirci. La tête en particulier a pris le teint mort d’une poupée. Le tableau est devenu une excentricité mal réussie.
Carolus Duran, Mme Carolus-Duran, dit La Femme au gant
Un seul portrait a conservé un peu de caractère : celui de Mme Carolus-Duran en noir, sur fond jaune. Je répète que Carolus-Duran est un portraitiste très doué et qui se fait payer aussi cher que Cabanel et Bonnat. Nos peintres choisissent tous de se spécialiser dans le portrait, surtout le portrait de femmes, cette sorte de peinture étant la plus lucrative. D’ailleurs, Carolus-Duran n’a jamais réussi la peinture de genre.
Carolus-Duran, Dans la rosée ? (tableau exposé au Salon de 1874)
On peut voir à l’exposition son tableau Dans la rosée : une femme nue, à la peau très blanche, entourée d’une verdure tendre. L’artiste a cru faire d’elle un symbole de l’aurore. Aucun de ses tableaux n’a autant pâli que celui-là.
Mon dessein n’est pas d’être sévère, mais j’entends être juste. Il faut songer d’abord aux grands peintres avant de reconnaître à Carolus-Duran le talent de premier ordre qu’on lui a indûment attribué ces dernières années. Les grands artistes apportent une force créatrice qui leur souffle leurs créations. Dans leurs tableaux on distingue une originalité puissante et un sentiment profond, je ne sais quelle force qu’il est plus facile de ressentir que de définir. Chez Eugène Delacroix nous voyons une nature ardente, un esprit vaste, une extraordinaire intelligence de la vie toujours en éveil.
Chez Courbet domine un sens du réel et du vrai, une transcription puissante et fidèle de la nature telle que la création humaine ne pourra sans doute jamais la dépasser.
Gustave Doré et Marie-Anne Carolus-Duran (fille de l’artiste), deux des portraits qu’exposait Carolus-Duran à l’Exposition de 1878
Regardez maintenant Carolus-Duran et demandez-lui quelle parole nouvelle il a prononcée avec ses œuvres. Étudiez-le, analysez-le, non en détail, dans chaque tableau, mais dans la complexité générale de ses œuvres. Vous aboutirez à cette conclusion : il a beaucoup d’habileté, un éclat artificiel, une originalité mensongère, tapageuse et voulue. Bien sûr, il sait peindre : c’est là son excuse. Mais je prédis que son talent s’épuisera de plus en plus et qu’il se survivra à lui-même.
Henner (5) a fait son chemin avec moins de bruit. C’est un artiste doux et rêveur, avec une préférence marquée pour un mélange de tons connus et d’oppositions de tons inédites. On a dit avec raison qu’il a déployé tout son talent dans sa Femme au divan noir (1869). Nous avons devant nous tout simplement une femme nue, allongée sur une étoffe noire ; une tache blanche sur un fond noir comme l’encre. Mais Henner a utilisé toute une gradation de tons dans le blanc et le noir. La chair passe d’une nuance d’or pâle jusqu’à l’or rouge, tandis que le noir va d’une transparence crépusculaire jusqu’aux ténèbres opaques d’une nuit d’orage. L’effet en est pour le moins frappant. La trouvaille une fois faite, Henner la reprend sur tous les tons.
Henner, Les Naïades
Presque toutes les femmes qu’il peint portent du noir. Son Christ mort se détache sur des ténèbres épaisses. Son tableau Le Soir représente une blanche figure féminine au milieu d’une forêt toute noire. Les Naïades répètent le même motif, mais sur une échelle agrandie ; six femmes qui viennent de se baigner sont groupées près d’une rivière ; l’herbe est noire, les arbres sont noirs. Je ne condamne en aucune façon Henner, car il y a dans cette idée préconçue beaucoup de franchise, une intelligence très profonde de l’harmonie des tons et une transcription fort originale de la nature.
Ribot, Le Bon Samaritain et le Cabaret normand
Maintenant il me faudrait réciter toute une série de noms. Ribot, tout comme Henner, ne voit dans la nature que deux tons : le blanc et le noir, et encore avec grande ténacité. Mais il n’a ni l’élégance ni la chaleur de Henner. Chez lui le ton blanc sent la craie, le ton noir le charbon. Cela n’empêche pas toutefois qu’il soit un peintre habile. Il s’était choisi dès ses débuts une spécialité : il peignait uniquement des gâte sauce et parmi ces tableaux il y en a qui sont de véritables petits chefs-d’œuvre. Plus tard, quand il a élargi le champ de ses activités, on lui a reproché non sans raison de voir la nature trop en noir. Son Cabaret normand est une machine bien solide comme tout ce qui vient de son pinceau. Son Bon Samaritain me plaît moins. On doit dire cependant que cet artiste est bien pauvrement représenté à l’exposition, où il n’a que trois tableaux.
Le cas de Vollon (6) démontre à merveille à quel rang élevé un artiste peut parvenir à force de volonté et de travail. Il a traversé des moments bien difficiles. Au commencement il ne peignait que des objets inanimés et choisissait les choses les plus simples – des ustensiles de cuisine. Ses chaudrons, des chaudrons magnifiques, furent remarqués. Ensuite, quand il se fut fait une réputation, il commença à peindre des objets d’art : des armes, des émaux, des étoffes précieuses.
À l’exposition on peut voir ses deux meilleures natures mortes : Curiosités et Poissons de mer, remarquables par leur technique.
Vollon, Curiosités et Poissons de mer
Finalement il aborda les figures humaines et exposa en 1876 le tableau Femme du Pollet, à Dieppe, qui fut un véritable événement artistique. C’est une espèce de Cendrillon vêtue de haillons, avec une bourriche sur le dos, et qui s’avance le long du rivage. Ma principale objection à ce tableau, c’est l’idéalisation du modèle : on dirait la Vénus de Milo en personne, travestie en pauvresse, tellement le corps est admirable sous les guenilles qui le recouvrent, la gorge, les hanches, celles d’une vraie déesse. Mais le côté technique de la chose mérite tous les éloges et on en reçoit une forte impression. Pour autant que je le comprenne, Vollon est un artiste travailleur, qui connaît à fond son affaire. Je doute pourtant qu’il peigne jamais rien de plus parfait que ses premières natures mortes.
Jules Breton, La fille de pêcheur, raccommodeuse de filets (11)
Dans une revue de l’école de peinture française moderne, on ne saurait exclure Jules Breton du nombre des peintres qu’il faut prendre en considération. Tout à l’heure je reprochais à Vollon d’idéaliser sa pêcheuse dieppoise. Jules Breton, de son côté, s’est acquis une célébrité en peignant des paysannes idéales. Il faut voir au Champ-de-Mars les beautés qu’il habille de toile grossière et qui ont l’allure de déesses.
Jules Breton, deux études d’après nature et La Fontaine (Médaille d’honneur au Salon de 1872) présent à l’Exposition universelle de 1878 et la Glaneuse
Jules Breton, Les Amies
Jules Breton, Le Rappel des Glaneuses
La foule approuve et appelle cela « avoir du style ». Mais c’est du mensonge tout court et rien de plus. J’aime mieux les paysannes de Courbet, non seulement parce qu’elles sont mieux dessinées du point de vue technique, mais aussi parce qu’elles sont plus proches de la réalité. Remarquez que Jules Breton est comblé de faveurs depuis 1855, abreuvé d’une pluie de médailles et de croix, tandis que Courbet, encore une fois, est mort en exil, poursuivi par les huissiers que le gouvernement français avait lancés sur ses traces.
Hébert, La Pastorella et La Tricoteuse
Nous avons encore Hébert (7), le peintre morbide de petites Italiennes mélancoliques, un peintre falot qui s’ingénie à inventer le spleen sous les cieux enchanteurs de Florence et de Naples. Nous avons Isabey (8), un survivant de la bataille romantique.
Isabey, Une Saint-Barthélemy (il est difficile de savoir lequel de ces deux tableaux était présent à l’Exposition)
Nous avons des peintres de toutes couleurs et de toutes lignées, mais je m’arrête de préférence à un débutant, Laurens (9), sur lequel l’École des beaux-arts a fondé de grandes espérances. Un instant on a vu en lui l’artiste qui devait renouveler la grande peinture, et par grande peinture il faut entendre la peinture historique. Et il est indubitable que Laurens a peint des scènes historiques de grande envergure.
Laurens, Saint Bruno refusant les présents de Roger, comte de Calabrie ; Le Pape Formose et Étienne VII,
Laurens, L’Excommunication de Robert le Pieux et François de Borgia devant le cercueil d’Isabelle de Portugal
Laurens, L’État-major autrichien devant le corps de Marceau
Nous rencontrons au Champ-de-Mars quatorze toiles de lui ; les titres montrent à quel genre appartiennent ses tableaux : Saint Bruno refusant les présents de Roger, comte de Calabrie ; Le Pape Formose et Étienne VII, L’Excommunication de Robert le Pieux ; François de Borgia devant le cercueil d’Isabelle de Portugal. L’État-major autrichien devant le corps de Marceau. Cette dernière toile surtout eut un grand succès au Salon de l’année dernière. Marceau, mort, est étendu sur une civière et les généraux autrichiens défilent devant lui. On peut dire des oeuvres de Laurens que ce sont de belles estampes, bien conçues ; elles témoignent d’un sens dramatique, d’une technique à la Delacroix, d’une exécution très nette. Mais c’est tout. Je cherche un artiste au sens large du mot. Le peintre n’apporte aucune note nouvelle, aucune originalité dans sa transcription de la nature ; il ne prolonge ni ne provoque de révolution dans l’art. Je préfère aux grandes machines qu’il construit sur des textes historiques, le moindre des paysagistes qui s’assied tranquillement devant un arbre et le copie, en rapportant fidèlement l’impression qu’il en reçoit.
Je termine ; j’ai nommé ceux d’entre nos artistes qui sont en tête du mouvement actuel. Et il serait facile de conclure que les génies, Ingres, Delacroix, Courbet, n’ont point trouvé de remplaçants. Il n’y a plus de génies, il ne reste que des élèves camouflés de façon plus ou moins adroite. C’est la queue. Bien sûr, il n’y a pas disette de talent. Il y a le métier solide de Bonnat, le pinceau brillant de Carolus-Duran, les tonalités délicates de Henner, le réalisme dilué de Ribot et de Vollon. Mais tous ces artistes ne font que continuer leurs prédécesseurs, en les édulcorant. Pas un d’entre eux n’a d’initiative personnelle assez marquée, assez vigoureuse pour élargir le mouvement et lui infuser de nouvelles forces
En littérature comme en art, les créateurs seuls comptent. Pour dominer, il est nécessaire d’accomplir une révolution dans la production humaine. Autrement les hommes les mieux doués restent de simples amuseurs, des ouvriers adroits et fêtés, qu’applaudit la foule flattée et divertie, mais qui n’existeront pas pour la postérité.
1 – Bonnat exposait Une rue à Jérusalem ; Scherzo ; Portrait de Mles D ; Portrait de Mme Pasca ; Barbier nègre, à Suez ; M. Thiers ; Teneressa ; Non piangere ; Portrait de Don Carlos ; Portrait de Mme P. B. ; Portrait de Mme F. B. ; Portrait de Mme P. C. ; Portrait de M. Robert Fleury, Membre de l’Institut ; Le Christ ; La Justice entre le Crime et l’Innocence ; Génies portant des cartouches sur lesquels sont écrits Jus et Lex ; Génies tenant les attributs de la Force et de la Justice.
2 – Carolus Duran exposait Portrait de Mme F (Salon de 1870, Musée de Lille), Au Bord de la mer (Salon de 1873), L’Enfant bleu (Salon de 1873, sous le titre de Portrait de Jacques), Dans la rosée (Salon de 1874), Portrait de Mme la Comtesse de P. (Salon de 1874), Portrait de Melle M-A Carolus-Duran (Salon de 1874), Portrait de M. Emile de Girardin (Salon de 1876), Portrait de M. Gustave Doré, Portrait de M. Pasdeloup.
3 – Voici ce que l’on apprend sur le site du Palais des Beaux-Arts de Lille : « 1862. Le jeune Charles Duran gagne le prix Wicar, un concours initié par le peintre lillois Jean-Baptiste Wicar (1762-1834). Celui-ci avait offert à sa mort sa collection ainsi que son atelier romain à la ville de Lille. Le gagnant de son concours recevait le droit d’occuper l’atelier pendant une durée de quatre ans. En contrepartie, l’artiste devait consacrer la 4e année de sa résidence à la réalisation d’un tableau.
Abandonnant son patronyme, trop banal, Carolus Duran s’attèle à la tâche ! Il s’inspire pour son œuvre de fin d’études d’un fait divers auquel il a assisté alors qu’il se promenait dans la campagne autour de Rome.
Dans un petit village rural, un groupe de moines en capuchon noir rapportent le corps d’un jeune homme. Il a sans doute été assassiné. Tous se pressent autour de lui. Sa fiancée se jette sur le brancard. Sa mère s’évanouit.
Carolus choisit de représenter la scène sur une toile de très grand format (2m80 x 4m20). Il s’inspire en cela de l’artiste Gustave Courbet, dont il a pu voir dans sa jeunesse « l’Après-dînée à Ornans » au Palais des Beaux-Arts de Lille. Et comme Courbet, ces grandes dimensions lui vaudront quelques critiques ! Au XIXe siècle en effet, on avait coutume de représenter les scènes anecdotiques sur de petites toiles, les grands formats étant réservés à la Grande Histoire ! »
4 – Henner exposait Biblis changée en source (Salon de 1867, Musée de Dijon) ; La Femme au divan noir (Salon de 1869, sous le titre de La Femme couchée – Musée de Mulhouse) ; Portrait de Melle D (Salon de 1873) ; Portrait de Mme *** (Salon de 1874) ; Portrait de Mme H… (Salon de 1875) ; Portrait de Mme Karakéhia (Salon de 1876) ; Le Christ mort (Salon de 1876) ; Le Soir (Salon de 1876) ; Les Naïades (Salon de 1877) . Portrait de M. C. Hayem.
5 – Vollon exposait Curiosités (1868, Musée du Luxembourg), Poissons de mer (1870, Musée du Luxembourg), Coin de halle (Salon de 1874), Femme du Pollet, à Dieppe, Seine inférieure (Salon de 1876), Route de Rocquencourt, près Versailles.
6 – Jules Breton exposait La Fontaine (Salon de 1872) ; La Glaneuse (Salon de 1877, Musée du Luxembourg) ; Paysan breton (Etude pour le Grand Pardon breton, exposé au Salon de 1869) ; Paysanne bretonne (Etude pour le Grand Pardon breton, exposé au Salon de 1869) . La Saint-Jean (Esquisse du tableau exposé au Salon de 1875) ; Les Amies ; La Sieste ; Les Pêcheurs de la Méditerranée ; Raccommodeuses de filets.
7 – Hébert exposait La Pastorella (Salon de 1869) ; Muse populaire italienne (Salon de 1870) ; La Tricoteuse (Salon de 1872) ; La Nymphe des bois
8 – Isabey exposait « A la mémoire de mon oncle l’archevêque » ; Une Saint-Barthélemy ; Repas de noces.
9 – Laurens exposait Saint Bruno refuse les présents de Roger, comte de Calabre (Salon de 1874, appartient à l’église Notre-Dame des-Champs) ; Jésus chassé de la synagogue (« … Et il ajouta : En vérité je vous le dis, aucun prophète n’est accueilli dans sa patrie » – Saint Luc, Evangile, v, 24. -Salon de 1870. Musée de Ribérac) ; Saint Ambroise instruisant Honorius (Salon de 1870) : Le Pape Formose et Etienne VII (Le corps du pape Formose, exhumé par ordre d’Etienne VII, son successeur, fut apporté, revêtu de ses habits sacerdotaux dans la salle où siégeait le Concile, et place sur le siège pontifical Pais, un avocat fut désigné pour répondre au nom du mort. Alors, Etienne, parlant à ce cadavres : « Pourquoi, lui dit-il, évêque de Porto, ton ambition s’est-elle élevée jusqu’au trône de Rome ?» Salon de 1872 ; Musée de Nantes. Salon de 1875. Musée du Luxembourg) ; La Piscine de Bethzaïda à Jérusalem (Et le premier qui descendait dans la piscine, après le mouvement de l’eau, était guéri (Saint Jean, Évangile, ch. V, v. 4 et Dom Calmet, Histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament, t. II, ch. xxx. ; Salon de 1873, Musée de Toulouse) ; Portrait de Marthe (Salon de 1874) ; Le Cardinal (Salon de 1874) ; L’Interdit (Quel horrible, quel affreux spectacle dans toutes les villes les portes des églises fermées, leur accès interdit aux chrétiens comme à des chiens, les offices divins suspendus, les sacrements interrompus, le peuple ne venant plus aux fêtes des saints, les cadavres privés de sépulture chrétienne et leur odeur infectant l’air, et leur horrible aspect remplissant de terreur l’esprit des vivants… Ralph of Coggeshall, Chronique du XIème siècle ; Salon de 1875 ; Musée du Havre) ; L’Excommunication de Robert le Pieux Le roi de France Robert épousa sa parente ; les époux furent excommuniés pour cela par les évêques) ; François de Borgia devant le cercueil d’Isabelle de Portugal (François de Borgia fui chargé par l’empereur Charles-Quint d’accompagner à Grenade le corps de l’impératrice Isabelle. Après la solennité des funérailles, il fit ouvrir le cercueil afin de reconnaître le cadavre de sa souveraine défunte. A la vue de ce visage, autrefois plein d’attraits, à présent défiguré ; Vie des Saint. ; Salon de 1876) ; Portrait de l’auteur (Salon de 1876, Galerie des Offices, à Florence) ; L’état-major autrichien devant le corps de Marceau Galerie des Offices, à Florence Tous, pleins d’estime pour sa valeur et son beau caractère, s’empressent de le visiter ; l’archiduc lui-même vint le voir. Kray, ce vieux et respectable guerrier, donna des marques touchantes de ses regrets, placé près du lit de Marceau -Rapport officiel, 21 septembre 1796, Armée de Sambre-et-Meuse. Salon de 1877) ; Funérailles de Guillaume le Conquérant ; Musée de Béziers ; Mort du duc d’Enghien Musée d’Alençon.