Journée d’étude « Flaubert, Zola et la sociabilité », 10 décembre 2021

Organisation : ITEM – Équipe Flaubert & Équipe Zola
Juliette Azoulai, Olivier Lumbroso, Jean-Sébastien Macke, Alain Pagès, Florence Pellegrini

Pour recevoir les identifiants de connexion, écrire à jean-sebastien.macke@cnrs.fr

      

      Matinée

9h30 – Accueil

9h45-10h – Ouverture : Olivier Lumbroso et Alain Pagès

10h – Jean-Michel Pottier (univ. Reims) : Effets de salon(s). Quand Zola croise Flaubert

Dans le roman réaliste et naturaliste, l’espace du salon conjugue et entrecroise mondanités, visées politiques, intrigues en tous genres. Lieu de commerce et de répit apparent de l’action, il devient vite territoire d’un personnage et mise en scène de la parole.

Je propose de confronter les représentations des salons chez Flaubert et Zola, dont l’arrière-plan peut sans doute être identifié. Comment s’écrit cette représentation conjointe d’un espace de sociabilité ? Quelles variations peut-on percevoir ? Quelles fonctions le salon joue-t-il ? Que cela peut-il nous apprendre sur le dialogue de Zola et de Flaubert ? Telles sont les questions qui pourront être posées.

10h40 – Catherine Thomas-Ripault (univ. Brest) : La correspondance entre Flaubert et Ernest Feydeau : espace de partage et lieu de repli

Ernest Feydeau fut un ami proche de Flaubert, et l’un de ses correspondants les plus assidus. Leur échange épistolaire est avant tout l’espace où circulent des prises de position et des valeurs communes : chacun fait état d’une connivence littéraire avec son destinataire, et entretient le mythe d’une complémentarité parfaite. Pourtant très vite les rôles se distribuent au sein des lettres, et se met en place un jeu d’influences à travers lequel les écrivains tentent d’affirmer leur originalité et usent de façon stratégique de ces relations amicales. La correspondance peut alors apparaître comme un lieu de repli, au sein duquel se creuse une certaine distance entre les épistoliers. Il s’agira de comprendre quelle représentation de l’autre peut être favorisée par ce double mouvement, entre rêve d’une parité élective et dénonciation d’une irréductible différence.

11h20 – Pause

11h35 – Anne Herschberg Pierrot (univ. Paris 8) : Bouvard et Pécuchet et la clôture

Dans le cadre de cette journée sur « Flaubert, Zola, la sociabilité », je m’attacherai à suivre le fil conducteur de la « clôture », comme espace et comme limite, dans Bouvard et Pécuchet de Flaubert. Flaubert construit ce roman encyclopédique et philosophique comme une sorte de huis clos géographique et social où sont expérimentés les débats des idées, mais aussi leurs répercussions sociales. Cela nous permettra d’étudier quelques modes de la sociabilité à Chavignolles.

 

            Après-midi

14h – Bertrand Marquer (univ. Strasbourg) : « À la nouvelle du désastre… » : rumeurs et sociabilité ordinaire en temps de crise (Flaubert, Zola)

Le fonctionnement de la rumeur a longtemps été réduit à un phénomène pathologique, jusqu’à ce que la sociologie y voit, à partir des années 1960, le moyen d’étudier « les rapports qu’un groupe social entretient avec la notion d’événement » (Ph. Aldrin).

La communication se propose de montrer que cette conception de la rumeur comme « opérateur de sociabilité » (Fr. Reumaux) est déjà centrale chez Flaubert et Zola, en particulier dans des romans de la crise politique comme Salammbô, L’Éducation sentimentale ou La Fortune des Rougon.

14h40 – Béatrice Laville (univ. Bordeaux-Montaigne) : Relations électives et sociabilités populaires dans quelques fictions zoliennes

Cette réflexion envisagera la représentation des sociabilités populaires dans quelques romans zoliens en s’attachant à l’étude de ses codes et de ses valeurs. Il s’agira également d’appréhender l’ambiguïté fondamentale du lien électif dans la société libérale.

15h20 – Pause

15h40 – Céline Grenaud-Tostain (univ. Évry-Val d’Essone) : Se divertir dans Les Rougon-Macquart

L’une des déclinaisons de la sociabilité réside dans les distractions sur lesquelles se fonde un vivre-ensemble éphémère et euphorique. Le divertissement, tel qu’il est mis en scène dans Les Rougon-Macquart, se fonde sur un vouloir-vivre qui dépasse les seules considérations récréatives du jeu social pour faire signe, plus essentiellement, vers la nécessité de conjurer la vision insupportable de la condition humaine. Il s’agit dès lors de s’interroger sur la validité d’une intertextualité au détour de laquelle Schopenhauer, Pascal et Montaigne parviendraient à se négocier une place privilégiée et porteuse de sens. La poétique du divertissement a partie liée avec une philosophie de la vie et de la mort qui appelle un décodage et une relecture de l’œuvre zolienne.

16h20 – Alain Pagès (univ. Paris 3) : Les « jeudis » d’Émile Zola

Cette communication s’interrogera sur le déroulement de ces soirées du jeudi qui ont permis à Zola, pendant la plus grande partie de son existence, de réunir chez lui ses amis les plus proches, en particulier ses disciples du « groupe de Médan ». Elle reconstituera l’atmosphère de ces soirées, en proposant un tableau des invités qui s’y retrouvaient. Une dernière partie comparera ces jeudis parisiens aux fameuses « soirées de Médan » qu’évoque la tradition de l’histoire littéraire.

17h-17h15 – Mot de conclusion : Juliette Azoulai, Florence Pellegrini