Colloque « La construction du roman. De l’ébauche à la finition : Zola »

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DATES | Jeudi 18 & Vendredi 19 novembre 2021 par visioconférence

En hommage à Henri Mitterand

LA CONSTRUCTION DU ROMAN

ENTRE ÉBAUCHE ET FINITION : ZOLA

Organisateurs | Olivier LUMBROSO | Jean-Sébastien MACKE | Jean-Michel POTTIER

PROGRAMME

JOURNÉE DU JEUDI 18 NOVEMBRE

       MATIN

9h00 | Accueil

9h15-9h30 | Ouverture : Olivier Lumbroso, Jean-Sébastien Macke et Jean-Michel Pottier

CONFÉRENCE INAUGURALE

9h30-10h15 | Alain Boillat (Université de Lausanne)

L’apport de la critique génétique à l’étude des scénarios de films (et vice-ver­sa) : extensions notionnelles, spécificités de l’écriture cinématographique, ou­verture interdisciplinaire (gender studies)

SESSION 1. POURQUOI RELIRE LES MANUSCRITS SCÉNARISTIQUES DE ZOLA ?

Présidence | Philippe Hamon

10h20-10h40 | Jean-Michel Pottier (Université de Reims-Champagne Ardenne)

Les Ébauches zoliennes : un nouvel objet de lecture

10h40-11h00 | Marion Glaumaud-Carbonnier (Université de Cambridge)

En mode hybride : Zola à part soi

11h00-11h20 | Discussion

11h20-11h30 | Pause

 

SESSION 2. LECTURE ET SCÉNARISATION DU ROMAN

11h30-11h50 | Aurélien Lorig (Université de Lorraine-Metz)

La bibliothèque virtuelle des Ébauches

11h50-12h20 | Marie-Ange Fougère (Université de Bourgogne), Geneviève de Viveiros (Université Western Ontario)

Le lecteur dans les Ebauches : portrait en contre-jour

12h20-12h40 | Discussion

12h40-14h00 | Repas

 

           APRÈS-MIDI

SESSION 1. LOGIQUES DE L’ACTION : AU CARREFOUR DU DRAME

Présidence | Céline Grenaud-Tostain

14h00-14h20 | Hans Färnlöf (Université de Stockholm)

« Seulement, j’ai besoin d’un drame. » – remarques sur la mise en intrigue dans les Ébauches de Zola

14h20-14h40 | Michael Rosenfeld (Université libre de Bruxelles)

Fausses pistes et scénarios ratés dans Les Rougon-Macquart

14h40-15h00 | Discussion

SESSION 2. LES MISES À « L’ÉPREUVE » DE L’ÉCRITURE

Présidence | Alain Pagès

15h00-15h20 | Hortense Delair (Université Sorbonne Nouvelle)

Le scénario en derniers lieux : de l’ébauche à l’épreuve typographique

15h20-15h30 | Pause

15h30-15h50 | Myriam Kohnen (Université du Luxembourg)

Rhétorique de la dramatisation dans les scénarios

15h50-16h10 | Nick White (Université de Cambridge)

A l’épreuve de la réception. Zola, entre genèse et presse

16h10-16h30 | Élise Cantiran (ITEM-CNRS)

Plans et brouillons de L’Argent de Zola et de The Pit de Frank Norris : analyses croisées

16h30-17h00 | Discussion

 

JOURNEE DU 19 NOVEMBRE

          MATIN

9h30 | Accueil

SESSION 1. SCÉNARISER LE ROMAN : CONTRAINTES ET LIBERTÉS

Présidence | Daniel Ferrer

09h50-10h10 | Sándor Kálai (Université de Debrecen)

Les chronotopes dans les avant-textes de Zola

10h10-10h30 | Olivier Lumbroso (Université Sorbonne Nouvelle)

Scénario et système cyclique dans les Ébauches

10h30-10h50 | Discussion

10h50-11h00 | Pause

SESSION 2. SCÉNOGRAPHIES / CARTOGRAPHIES DE LA CRÉATION

11h00-11h20 | Émilie Piton-Foucault (Université Rennes-2)

Traces et tracés dans les Ébauches

11h20 – 11h40 | Alain Pagès (Université Sorbonne Nouvelle)

Le cabinet d’études du romancier

11h40-12h10 | Jean-Sébastien Macke (ITEM-CNRS)

De l’Ébauche du Rêve aux scénarios de ses adaptations à l’opéra et au cinéma

12h10-12h30 | Discussion

12h30-14h00 | Repas

 

APRÈS-MIDI

SESSION 1. LA TRANSMISSION DU TRAVAIL DE L’ÉCRIVAIN : GÉNÉTIQUE ET HUMANITÉS NUMÉRIQUES

Présidence | Jean-Michel Pottier

14h00-14h10 | Jean-Sébastien Macke (ITEM-CNRS)

Les Ebauches de Zola à l’ère de la TEI

14h10-14h30 | Céline Grenaud-Tostain (Université d’Evry)

Les scénarios numériques zoliens à l’épreuve de la génétique textuelle

14H30-14h50 | Célia Vieira (Institut Universitaire de Maia)

La textométrie au service de l’interprétation des ébauches : logiciels, méthodes et résultats

14h50-15h00 | Discussion

15h00-15h10 | Pause

SESSION 2. ÉCRIRE AVEC/SUR LE SCÉNARIO EN CLASSE DE FLE

Présidence | Olivier Lumbroso

15h15-15h35 | Isabelle Schaffner (École Polytechnique)

Usages didactiques et culturels des Ébauches zoliennes pour des étudiants internationaux

15h40-16h00 | Donatienne Woerly (Université Sorbonne Nouvelle, DILTEC)

Réception du scénario en classe de FLE

16h00-16h15 | Discussion

CONFÉRENCE DE CLÔTURE

16h 15-17h00 | Colette Becker (Université de Nanterre)

L’élan de l’écriture

17h00 – 17h15 | Mot de conclusion

 

ARGUMENTAIRE

 

Fruit d’une écriture « à programme » fondée sur des « documents préparatoires », la fabrication du roman, chez Zola, a souvent été considérée, par la critique d’époque, comme une écriture « à tiroirs » (Ferdinand Brunetière) ou saluée, inversement, comme une écriture « au compas », digne d’un ingénieur (Paul Alexis). Ce colloque souhaite re­venir sur ces images de l’écrivain au travail.

Pour ce faire, la génétique des textes offre des perspectives éclairantes qui donnent la primauté aux traces matérielles et au processus dynamique de l’écriture plutôt qu’à la vision d’une méthode mécaniste, figée par l’histoire littéraire traditionnelle et qui rabat les principes de la doctrine naturaliste sur la création en acte. Des dossiers préparatoires des Rougon-Macquart, avec l’Ébauche et les Plans détaillés notamment, jusqu’aux pla­cards corrigés, se laisse découvrir le périple d’une écriture, depuis ses phases explora­toires et sinueuses de scénarisation jusqu’à ses ultimes réglages de finition pré-édito­riales dans les épreuves. Ces traces et tracées de l’œuvre à l’état natif, emportés dans leurs tâtonnements, leurs repentirs et leurs fulgurances sont l’une des meilleures preuves des écarts qui distinguent l’aventure effective de l’invention et la doctrine scientiste du Ro­man expérimental.

L’entreprise numérique autour de laquelle se construit ce colloque réside dans l’encodage et la mise en ligne des Ébauches des Rougon-Macquart. L’établissement d’un tel corpus résulte d’un souci de cohérence et fait signe vers la possibilité de navi­guer aisément au travers de la masse avant-textuelle propre à l’œuvre zolienne. Il en va d’une approche sélective, mais significative, destinée à éclairer des processus et des schèmes récurrents. Bien évidemment, on ne saurait se priver de faire le lien avec les dossiers préparatoires dans leur intégralité, cela dans un va-et-vient méthodologique fécond, où les changements d’échelle contribuent à faire émerger des problématiques différentes et variées.

En effet, les Ébauches prennent la forme d’un soliloque volontariste à la première personne. Chacune est un objet sémiotique complexe qui brouille les types textuels ou rhétoriques et se construit au moyen d’un hétéroclisme de matériaux verbaux : images, injonctions, auto-consignes, bribes de dialogues, ratures et biffures (Almuth Grésillon). Ce soliloque est aussi innervé par un réseau de références intertextuelles, explicites ou virtuelles, qui tracent les contours d’un « cadre énonciatif » (Philippe Hamon), à partir duquel s’enchaînent des « cohérences superposées » (Daniel Ferrer), des « approches successives » (Jacques Neefs). Les noyaux scénaristiques sont perpétuellement évalués par un lexique exprimant la réticence, la négation, la modulation, l’inversion, l’infléchis­sement, complexifiant aussi la « double locution génétique » (Jean-Louis Lebrave) en une série d’instances pluri-décisionnelles, démultipliées par l’échelle cyclique des Rou­gon-Macquart.

Plusieurs propositions méthodologiques ont été formulées depuis qu’Henri Mitte­rand, lors du colloque Zola. Genèse de l’œuvre, en 1999, a ouvert le domaine de la « gé­nétique du scénarique ». En effet, les dynamiques de l’Ébauche rendent peu pertinentes des approches locales de l’écriture, dans la mesure où la construction scénaristique s’éla­bore au fil de blocs textuels aux contours flous. Intrigues, personnages, drames, rythmes réclament sans doute un changement d’échelle « macrogénétique », afin de prendre en charge l’analyse des avant-textes d’une série romanesque, depuis les dossiers prépara­toires planificateurs jusqu’à l’orchestration symphonique et l’expression stylistique au stade final des variantes.

Centré sur les manuscrits dans la perspective généticienne, ce colloque se donne aussi des horizons pluridisciplinaires : la sociologie de l’écrivain, abordé dans son en­vironnement de travail et ses relations aux champs littéraires et médiatiques de son temps (Alain Pagès), l’ouverture de la génétique scénarique sur les arts du son et de l’image (Alain Boillat).

 

Ce colloque croisera plusieurs perspectives :

  • – L’histoire de la réception des écrits de travail de Zola depuis la fin du XIXe siècle.
  • – L’étude des avant-textes et avant-images, de l’Ébauche aux placards corrigés, de la génétique du brouillon à celle de l’imprimé.
  • – Les propositions d’une génétique culturelle médiatique étudiant les adaptations des romans zoliens au théâtre et sur la scène lyrique, autant que les liens de la genèse de l’œuvre et de la presse.
  • – La transmission, en direction des publics, des travaux de la génétique, notamment l’expérimentation d’ateliers d’écriture impliquant les humanités numériques. Corré­lée à cette transmission, une approche longitudinale des supports redevable d’une évolution des méthodes et des paradigmes génétiques.

 

 

Comité scientifique | Julie André (École Polytechnique), Aurélie Barjonet (Uni­versité de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), Noëlle Benhamou (Université de Picardie), Cristelle Cavalla (Sorbonne Nouvelle), Céline Grenaud-Tostain (Universi­té d’Evry), Alain Pagès (Université Sorbonne Nouvelle), Jean-Marc Quaranta (Uni­versité d’Aix-Marseille), Rudolf Mahrer (Université de Lausanne) ; Clive Thomson (Université de Guelph) ; Corinne Weber (Université Sorbonne Nouvelle)

 

Avec les soutiens de l’ITEM-CNRS, de l’EUR Translitterae (ENS) et du DILTEC (Sorbonne Nouvelle-Paris-3)

Colloque en visioconférence sur inscription. Prière d’écrire à olivier.lumbroso@sorbonne-nouvelle.fr afin d’obtenir le lien Zoom-CNRS