Quoi de commun entre Émile Zola acteur de la justice par J’accuse ! et le créateur des Rougon-Macquart ? Quelle vision du droit et des professions judiciaires l’écrivain peut-il avoir dès avant l’Affaire Dreyfus ?
L’expérience des institutions et la fréquentation d’hommes de loi apportent à cet égard des éléments de réponse. Mais il faut aussi compter avec l’immense oeuvre de fiction produite entre 1865 et 1902 par laquelle l’auteur se dévoile peu à peu. Et si les Rougon-Macquart ont forgé la célébrité du romancier, ils prennent place, en réalité, entre les oeuvres de jeunesse telles que Thérèse Raquin et celles de l’âge mûr, les Trois Villes et les Quatre Évangiles.
La lecture de cet ensemble fictionnel livre un éclairage inédit sur maints aspects de l’écriture et de la personnalité du maître pour qui vérité et justice sont les deux faces d’un seul idéal, celui de l’Homme libre.
Reflet de la vie, la littérature zolienne, forte d’un succès non démenti de nos jours, offre une représentation du droit à même de questionner le juriste et, plus largement, le citoyen. Il est vrai que pour Émile Zola, « l’art n’est autre chose que la réalisation de la plus grande intensité de vie possible par n’importe quel moyen ».
Sophie Delbrel est Maître de conférences HDR en Histoire du droit et des institutions à l’Université de Bordeaux. Spécialiste d’histoire de la justice, elle s’intéresse particulièrement aux rapports entre droit et littérature.
ISBN : 978-2-247-20786-2
39,00 €
446 p.