Gonzales (Eva) 1849 -1883

Eva Gonzales est née dans un milieu artistique : son père était romancier et sa mère musicienne. Elève de Chaplin, qui lui donne les rudiments de son art, puis, dès 1869 de Manet, dont elle devient le modèle, elle est en quelque sorte la rivale de Berthe Morisot dans l’amitié du peintre.

Le portrait* qui montre Eva à son chevalet est présenté sans grand succès au Salon de 1870 où Eva montre elle-même L’Enfant de Troupe – très influencé par Le Fifre, – et Une passante. Curieusement, Manet, sans doute tributaire des préjugés de son temps, a peint Eva Gonzales devant une bouquet de fleurs, un ouvrage de dame en somme, alors que celle-ci est avant tout un peintre de figures.

Enfant de troupe" Eva Gonzalès - Artwork on USEUM

 

En 1872, Zola loue sans réserve L’Indolente, qu’Eva Gonzales présente en compagnie d’un pastel, La plante favorite. 

Fichier:Eva Gonzalès - L'Indolence.jpg File:Eva Gonzales - La Plante favorite.jpg

« Je veux signaler aussi un adorable tableau de Mlle Éva Gonzalès, la fille de notre confrère, une toile intitulée : Indolence, et qui représente une jeune enfant, une naïve figure, vêtue de rose, avec un fichu de mousseline noué chastement sur le cou. C’est tout simplement exquis de fraîcheur, de blancheur ; c’est une vierge tombée d’un vitrail et peinte par une artiste naturaliste de notre âge. »

Son tableau le plus célèbre, La loge aux Italiens, sera refusé en 1874 mais il figurera, dans une deuxième version, au Salon de 1879 puis à l’Exposition Universelle de 1900.

Bien que certaines œuvres se rapprochent de la thématique impressionniste, comme Le Réveil de 1876, la facture et la palette d’Eva Gonzales est souvent plus proche de celle du jeune Manet que de celle de Monet, Sisley ou Pissarro.

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A la différence de Berthe Morisot, Eva Gonzales se refuse d’ailleurs à participer aux expositions impressionnistes et réserve ses œuvres au Salon officiel.

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