Zola mentionne Bonvin pour la première fois dans Mon Salon, qui paraît dans L’Evénement du 11 mai 1866 :
M. Bonvin me paraît être également un amant platonique de la vérité. Ses sujets sont pris dans la vie réelle, mais la façon dont il traite les réalités pourrait tout aussi bien être employée pour traiter les rêves de certains peintres en vogue. Il y a je ne sais quelle sécheresse et quelle petitesse dans l’exécution qui ôte toute vie au personnage.
La Grand-maman que M. Bonvin expose, est une bonne vieille tenant une bible sur ses genoux et humant son café, qu’on lui apporte. La face m’a paru tendue et grimaçante ; elle est trop détaillée ; le regard se perd dans ces rides rendues avec amour, et préférerait un visage d’un seul morceau, bâti solidement. L’effet s’éparpille, la tête ne s’enlève pas puissamment sur le fond.
Les réalistes du Salon. Mon Salon 1866
L’Evénement illustré, le 9 juin 1868
Bonvin a au Salon la meilleure œuvre que j’aie encore vue de lui. Sous ce titre : La Lettre de réception, il expose un intérieur de communauté, quelques religieuses groupées dans une pièce nue et froide. La peinture en est très solide, les noirs surtout sont magnifiques.
Chaque religieuse fait une note caractéristique sur le fond. Peut-être la pâte paraît-elle un peu cuite ; s’il y avait plus de souplesse dans la touche, l’air circulerait mieux autour des personnages. Mais telle qu’elle est, cette petite toile est encore un des morceaux les mieux peints et les plus solides du Salon.
Quelques bonnes toiles, Mon Salon 1868
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