Béliard

On sait peu de choses sur Béliard, « Zola est le seul écrivain contemporain le seul écrivain contemporain des impressionnistes qui se soit véritablement intéressé à sa peinture, avec Paul Alexis et Théodore Véron », affirmait Thomas Crosnier dans sa présentation de l’exposition des oeuvres de Béliard au  Musée intercommunal d’Etampes en 2014. On sait seulement qu’il a exposé 4 tableaux représentant principalement Pontoise et Auvers sur Oise lors de l’Exposition impressionniste de 1874 ; Zola le mentionne dans Le Sémaphore de Marseille, le 18 avril 1874 parmi « les jeunes » auxquels il souhaite « bonne chance ».

En 1876, il exposait 8 paysages dont la Rue de Chauffour à Etampes. Effet de neige. On ne sait pas si c’est le tableau que l’on peut voir à Etampes, il exposait aussi des paysages de l’Oise, de Pontoise et de Normandie, notamment la Promenade des Fossés à Pontoise  appartenant au Musée de Pontoise. 

« La peinture de Béliard est un pont entre Corot et Pissarro, entre l’Ecole de Barbizon et le groupe des Batignolles, ajoute Thomas Crosnier. Elle existe avant tout dans son caractère moderne plus qu’avant-gardiste. Rappelons que la société du 19ème est peu habituée aux peintures de paysages qui mettent en lumière les cheminées des usines dans des villes en voie d’industrialisation. Béliard croit au progrès social et industriel de la société, chose que l’on retrouve dans les romans d’Emile Zola. »

Proche d’Émile Zola, avec lequel il  entretenait une correspondance amicale, sensible au idées de Proudhon, Edouard abandonnera la peinture pour la politique  au grand regret de Zola : il deviendra maire d’Etampes et le restera entre 1892 et 1900. 

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Béliard, Le quai du Pothuis à Pontoise, effet de neige (1871)

M. Béliard est un paysagiste dont le trait caractéristique est la conscience. On sent en lui un copiste soigneux de la nature. Il gagne à l’étudier avec persévérance, une solidité puissante qui fait de ses moindres toiles une traduction savante et littérale. Certains de ses paysages : La Rue de Chaufour à Étampes, les Bords de l’Oise, La Rue Dorée à Pontoise, sont des pages excellentes, solidement bâties, d’une tonalité extrêmement juste, qui arrivent jusqu’au trompe-l’œil, tant elles sont fidèles. Ma seule critique est que la personnalité manque encore un peu. Je voudrais une flamme qui montât dans toute cette conscience, même si cette flamme devait brûler aux dépens de la sincérité.

Salon de 1876 Lettre de Paris le 29 avril 1876)


Béliard est un paysagiste dont le trait distinctif est la méticulosité. On sent chez lui le copiste appliqué de la nature. L’ayant étudiée à fond, il a acquis une grande solidité de facture qui fait de chacun de ses tableaux une traduction érudite et textuelle de la nature. Quelques-uns de ses paysages :
Rue de Chanfour à Étampes, Les Bords de l’Oise, La Rue Dorée à Pontoise, sont d’excellentes choses, parfaitement dessinées, d’un ton fidèle et d’une vérité absolue. Le seul défaut que je lui trouve, c’est l’absence d’originalité. J’aimerais qu’une flamme intérieure consume ses scrupules, même si ce feu devait flamber aux dépens de l’exactitude.

Salon de 1876 ; Lettres de Paris Deux expositions d’art au mois de mai – juin 1876

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pour lire Les Ecrits sur l’art de Zola