Boudin (Louis-Eugène)

Zola cite Boudin pour la première fois en 1868, dans Mon Salon ; il le compare à Courbet qui s’est mis à peindre des marines :

 

Boudin, Le Départ pour le pardon

À cette heure, lorsqu’il [Courbet] peint ce qu’il nomme « des paysages de mer », il se rencontre avec un peintre qui a le sens des horizons humides de l’eau et des taches vibrantes que fait une toilette de femme sur un ciel gris. Je veux parler de Boudin qui a au Salon deux excellents tableaux. Le Départ pour le pardon sort un peu de la manière ordinaire du peintre ; l’ensemble y est monté de ton plus que d’habitude.

La Jetée du Havre, 1868

Je préfère La Jetée du Havre. Là je retrouve l’originalité exquise de l’artiste, ses grands ciels d’un gris argentin, ses petits personnages si fins et si spirituels de touche. Il y a une rare justesse d’observation dans les notes, dans les attitudes de ces figures groupées au bord de l’immensité. C’est charmant et très vrai d’impression. Avec Manet, Jongkind et Claude Monet, Boudin est à coup sûr un des premiers peintres de marines de ce temps.

Mon Salon 1868

Le Rivage a Plougastel Fichier:Eugene boudin rade de brest baie de camfrout quai des kerhors.jpg
Le rivage à Plougastel 1872 et La Rade de Brest, 1871

En 1872, Zola se félicite du succès des deux toiles de Boudin exposées au Salon, Au rivage et Une rade (il est difficile d’assurer avec certitude que les deux toiles ci-dessus sont bien celles dont parle Zola) : « le public a le bon sens d’admirer les toiles si originalement exquises de Jongkind et de Boudin », remarque-t-il dans Les Lettres Parisiennes.

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Le Port de Bordeaux, 1874 (?)

En 1874, il se contente d’ indiquer dans Les Lettres de Paris, « diverses toiles très intéressantes » de Boudin parmi celles des jeunes artistes qui viennent de faire sécession par rapport au Salon en exposant leurs oeuvres chez Nadar. Boudin exposait 13 de ses oeuvres à cette exposition, dont on peut voir en ligne l’inventaire hypothétique .

 

Le Port de Bordeaux, 1874 (?)

En 1875, c’est au Salon que Zola retrouve « les vues de Bordeaux de M. Boudin, des tableaux d’un gris argentin si vrai et si doux » :

« Il y a encore quatre ou cinq paysagistes de talent. Boudin a exposé des vues de Bordeaux qui se recommandent par de grands mérites, bien que je préfère les vues maritimes qu’il a exposées l’année dernière. « 

Lettre(s) de Paris – mai et juin 1875

En 1876, Zola, qui se plaint toujours de ne pas disposer d’assez de place pour faire l’éloge de ceux qu’il aime (il est vrai qu’il consacre beaucoup de ses critiques à éreinter les académistes) termine son exposé sur les paysagistes « en louant sans réserve les marines exquises de Boudin, des vues argentines où on croit voir briller l’écume au soleil. »

Lettres de Paris – Le Salon de 1876

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